Travail sur la mémoire issu de déambulations dans les cimetières, lieux éloignés du bruit et de la fureur, donc propices à la méditation et qui, en d'autres lieux et d'autres temps, fournissaient les objets qui sont le coeur de mon métier d'antiquaire spécialisé en archéologie classique.
Pour faire une oeuvre de ces prises de vue encore fallait-il en extraire l'essentiel, la quintessence.
L'occasion m'en fut fournie par une contrainte, comme toujours, ici un thème imposé lors d'un stage consacré au portrait pour lequel je suis très réticent et que j'ai donc contourné.
Les médaillons funéraires me donnaient la possibilité d'exprimer les réflexions survenues et les émotions ressenties lors de mes vagabondages.
Les vestiges du passé sont le plus souvent matériels comme ici, une image. Une image avec ou contre un nom, une image de soi pour les autres mais aussi une image des autres pour moi et puis celle qui, finalement, va rester..., un temps.
J'ai choisi des personnes très belles, décédées très (trop) tôt. Utilisant un cadrage serré et un fort éclaircissement, pour gommer les outrages du temps, j'ai cherché à les soustraire de l'oubli et quelque part à les ressusciter pour atteindre ce que je cherchais peut-être pendant tout ce temps, l'homme, la femme, sa dimension humaine, son âme.